Ils sont quatre à bord de l’astronef Terra, et ils sont dans un fameux pétrin: les cerveaux humains incorporés à l’ordinateur de
bord ont lâché l’un après l’autre, et il a fallu passer en commandes manuelles. L’objectif, Tau Ceti, ne sera pas atteint avant quatre cents ans. Ce sera dur. A moins de bricoler l’ordinateur jusqu’à ce qu’il devienne son propre opérateur.
Peut-on inventer dans un astronef en perdition ce que le programme conscience a cherché en vain depuis tant d’année? Bickel ne se pose pas la question : il s’y met. Il est débrouillard, compétant et agressif.
Bien sûr, il ne sait pas tout. Il ne sait pas que la recherche est plus importante que les chercheurs, que la conscience doit rêver, qu’elle a besoin d’un territoire pour ses rêves. Ceux qui l’ont envoyé ont parié là-dessus : ils ont programmé les avaries, les pannes et les frustrations.
L’équipage du Terra va droit vers le vide – la substance brute à
partir de laquelle on peut tout créer.
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